dimanche 31 janvier 2010

Corinne Bailey Rae - The Sea [Critique]


Ces dernières années, les chanteuses anglaises d’inspiration soul ont su conquérir le territoire américain sans précédent malgré sa difficulté d’intégration. D’Amy Winehouse à Duffy, elles ont réussi à squatter les premières places des charts et à décrocher plusieurs Grammy Awards.
Bien avant elles en 2006, il y eut Corinne Bailey Rae. Son premier album éponyme, s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires dans le monde dont 1,9 millions dans son pays natal, l’Angleterre. Sa notoriété ne demandait plus qu’un second album pour pouvoir être affirmée.
Cependant, en mars 2008, Corinne perdit son mari des suites d’une overdose.
Celle qui avait su ouvrir la voie à ses compères britanniques resta dans l’ombre le temps de porter son deuil.

The Sea, sorti le 26 janvier dernier n’est pas un album larmoyant à outrance. Au contraire, Corinne chante la vie bien plus qu’on pourrait s’y attendre. Elle chante aussi l’amour qui lui a été retiré avec beaucoup d’émotions mais aussi beaucoup de retenues. Sur The Sea, qui donne à l'album son titre, il est difficile de ne pas ressentir la peine et la souffrance dont a fait et fait encore face Corinne. Elle chante "The sea breaks everything, crushes everything, cleans everything, takes everything from me". Il en est de même sur I would like to call it Beauty qui s’ouvre sur ces paroles "so young for death".
Et de la peine, on en ressent également sur les titres I’d do it all Again, premier extrait de l’album ou encore Are you Here, où Corinne parle de son défunt mari au présent.
Toutes ces paroles à la fois tristes et poignantes se conjuguent avec des sons plus agressifs voire plus rock comme sur The Blackest Lily. Sur Diving for Hearts, on ressent les influences de Led Zeppelin ou encore de Lenny Kravitz. Des chansons qui expriment des sentiments durs, dans l’agressivité, comme une façon de se protéger.
Il reste tout de même quelques titres plus enjoués comme Paris Nights/New-York Mornings, où le besoin de certaines sensations pour se sentir vivre est crucial. Sur Closer, titre soul aux influences funk, Corinne exprime une vision de l’amour plutôt sensuelle, loin de l’image de la veuve abstinente.

Au final, ce second opus est assez bien réussi. Il est important de souligner la façon qu’a Corinne Bailey Rae d’exprimer ses sentiments, toujours avec beaucoup de classe. Sa voix claire et profonde reste son principal atout, et il est difficile de ne pas succomber une fois de plus à son charme envoûtant.

Note globale : 8,2/10
Titres + : The Sea, I would Like to Call it Beauty, Closer


I'd do it all Again [Clip]


I'd do it all Again [Live]

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