samedi 12 juin 2010

Christina Aguilera - Bionic [Critique]




Malgré son statut de star avec plus de 85 millions de disques vendus, et 4 Grammy Awards, Christina Aguilera n’a presque jamais réussi à s’offrir un statut de superstar. D’abord présentée comme la grande rivale de Britney Spears pendant des années (même parcours, et mêmes débuts dans le Mickey Mouse Club dans les années 90), elle a finalement réussi à s’imposer pour dernièrement être considérée comme la première concurrente directe, et à tort, de Lady GaGa. Il faut dire que le point fort de Xtina n’est autre que sa voix. Elle n’a pas l’aura de Britney Spears, la force médiatique de Lady GaGa et l’efficacité musicale d’un Justin Timberlake.


Il est d’autant plus dommage mais explicable de se rendre compte que le chemin vers l’affirmation artistique de la jeune maman semble être encore en marche. Car il est indéniable que Christina Aguilera a toujours réalisé des albums de qualité, et tous très différents les uns des autres. Ce qui coince, c’est la recherche perpétuelle d’une identité visuelle. Il est rare qu’elle arrive à combiner sa musique avec une image qui rende justice à son talent. Souvent à la limite du sexy, voulant parfois en faire trop niveau vocal, elle sombre souvent dans le ridicule, alors qu’avec un peu de retenu, elle tutoierait presque les étoiles.


Bionic, son quatrième album studio, est d’autant plus intéressant qu’il rejoint complètement cette idée d’une femme qui ne sait pas réellement sur quel pied danser. Stylisé « Bi-o-nic », l’album se veut en réalité révélant d’une dualité flagrante quant à la personnalité d’Aguilera. La plupart des titres up-tempo sont dès la première écoute très accrocheurs, et c’est là qu’il faut se méfier. Au final, seuls Not Myself Tonight, le premier single qui bénéficie d’un clip affreux, et Vanity, un titre plein d’autodérision et d’ironie, méritent leurs places sur le peloton des titres à classer dans les incontournables de Christina. Les autres chansons faites pour les dancefloors ne sont pas mauvaises, bien au contraire, mais ne sont pas du niveau de la chanteuse qui les interprète. Elle rappelle ici et là Britney Spears (Get Naked) sur Desnudate, et Madonna en samplant 4 Minutes sur Prima Donna. Pas mauvais, mais pas transcendant.

Mais les grosses déceptions se trouvent dans les titres My Girls et I Hate Boys. Ils auraient pu se trouver sur un album de Miley Cyrus que le résultat aurait été acceptable. Cependant, chanter des titres aussi insignifiants à 29 ans est impardonnable.


Ce qui sauve cet album sont les mid-tempo, complètement efficaces et pleins d’émotions. La plupart de ces chansons ne sont pas très originales, mais la voix de Christina Aguilera leurs donnent une autre dimension. Lift Me Up, écrite par Linda Perry est tout simplement un deuxième Beautiful (album Stripped), chanson également écrite par l’ex Four Non Blondes. Les autres sont offertes par la très talentueuse Sia, et la magie de la composition de cette dernière mêlée au timbre de Christina en font des chansons savoureuses.


Mi passable, Mi très bon, Bi-o-nic fonctionne comme le Circus de Britney Spears, un album plaisant pour les fans de pop efficace. Cependant, on est loin de ce que l’on peut attendre d’une star de cette envergure, qui en plus de ne pas vraiment réussir son comeback, ne peut pas s’appuyer sur un opus de grande qualité pour relancer complètement sa carrière.


Note globale : 6,5/10

Chansons + : Vanity ; Not Myself Tonight ; Lift Me Up; You Lost Me.


Not Myself Tonight (Clip)



Not Myself Tonight (Live chez Regis & Kelly)


You Lost Me (Live à American Idol)


Lift Me Up (Live à Hope For Haiti)

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