vendredi 25 juin 2010

L'album indispensable : Bad - Michael Jackson (1987)



Est-il réellement possible de choisir un album de Michael Jackson et de le désigner comme étant celui à avoir, au détriment des autres ? Depuis Off the Wall en 1979, jusqu’à History en 1995, il serait dommage de ne pas avoir écouté au moins une fois chaque album du plus grand génie pop contemporain. Même Invicible sorti en 2001 mérite amplement qu'on y prête attention, même s'il ne rentre pas dans la continuité créative hallucinante d’un artiste qui a toujours voulu se dépasser lui-même, avec une passion communicative.

Si l’on écoute ce qui est dit à propos de Michael Jackson, il semblerait que sa carrière ait été en déclin dès le milieu des années 80. Bien évidemment, Thriller s’est vendu entre 75 et 110 millions d’exemplaires à travers le monde, ce qui est inégalable, mais les albums qui suivirent, n’eurent aucune difficulté à dépasser les 30 millions de copies vendues, ce qui est à la fois monumentale même à une époque où l’industrie du Disque fonctionnait du tonnerre, et preuve que la popularité du dit "Wacko Jacko" ne s’est jamais réellement éteinte.

Le succès monstrueux de Thriller est tout simplement dû à trois titres novateurs et intemporels (Billie Jean, Beat It et Thriller), à la naissance de MTV et l’avènement du clip musical révolutionné par le roi lui-même dans un remake du Loup Garou de Londres, et orchestré en un événement mondial sans précédent et inégalé depuis.
La raison pour laquelle je considère Bad comme étant l’album le plus abouti de Michael Jackson, est en effet tout simple. Avec Thriller, il a voulu égalé le succès commercial et critique d’Off the Wall. Avec Bad, il accentue réellement ce qui manquait à l’album Thriller. Sur les 11 titres qui composent cet album, 10 sont devenus de véritables tubes ou ont servis de singles promotionnels (Bad, The Way You Make Me Feel, Dirty Diana, Man in the Mirror, Another Part of Me, Liberian Girl…).

En se surpassant, il a instauré un modèle de créativité que beaucoup essaient d’atteindre aujourd’hui. A chaque sortie d’album de tel ou tel artiste populaire, on a le droit au classique renouvellement et dépassement de soi. Beaucoup citent Thriller comme la référence absolue, ce qui en dit long parfois sur leur connaissance réelle de la discographie du King of Pop. Lorsque l’on veut surpasser Thriller, il faudrait déjà pouvoir arriver à un niveau crédible pour réaliser un album qui sonne encore 28 ans plus tard, comme meilleur comparé aux productions actuelles. Et après l’avoir surpassé, comment peut-on créer de la musique sur un niveau similaire de qualité ?
Il semblerait que seul Michael Jackson réussisse l’exploit; même si pour certains il ne l’a ni fait tant au niveau musical que commercial.

Bad sonne du début à la fin comme un best-of plus qu’un album. Les duos prévus avec Prince, Whitney Houston et Aretha Franklin ont été passés à la trappe, et seul Stevie Wonder figure sur cet opus sur le titre Just Good Friends.

La machine Bad fonctionne encore mieux que Thriller grâce à sa promotion et à la tournée mondiale qui suivit, véritable starter de l'expression "Jacksonmania". Les titres qui sur chaque albums ne sont pas destinés à être des tubes fonctionnent mieux que sur n’importe quel autre album de Michael, preuve de leurs commercialisations.

Cet album sonne comme un ensemble logique qui du début à la fin ne s’épuise pas. Il faut dire que Michael avait écrit environ 60 chansons et enregistré une trentaine d’entre elles pour l’opus. Son idée était d’en faire un triple album, ce qui n’est jamais arrivé sous pression de sa Maison de Disques qui lui demanda de sélectionner 11 titres pour l’album.

Bad marque également la fin de la collaboration entre Michael Jackson et le producteur Quincy Jones, à travers la trilogie Off the Wall (1979), Thriller (1982) et donc Bad (1987). Le parallèle peut aussi être fait entre ce divorce artistique et le fait que la folie autour de Michael Jackson concernera à l’avenir des scandales et rumeurs en tout genre, plutôt que son actualité musicale propre.


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